jeudi 2 février 2012

Le chantier est terminé

  Voilà, le chantier est fini. Nous avons quitté les lieux et l'échafaudage a été démonté. Cinq sculpteurs ont travaillé sur cet édifice et y ont pris un grand plaisir, tant le travail était délicat et précieux.
  Le chantier a été préparé et suivi par Monsieur Amiot, architecte en chef des monuments historiques ainsi que par la ville de Vitré. Nous les remercions de leur confiance et de leur apport à notre travail.



   Merci pour vos visites et n'hésitez pas à nous poser des questions et à laisser des commentaires, ils nous servirons pour les prochains suivis de chantier.

lundi 5 décembre 2011

Les armoiries

  Les armoiries de Guy XVI de Laval ( au centre ) et de ses compagnes Charlotte d'Aragon ( coté droit ) et Anne de Montmorency (coté gauche ) sont terminées.

Armoiries de Guy XVI avec le collier de l'ordre de Saint Michel

Armoiries de l'union de Guy XVI (gauche du blason) et de
Antoinette de Daillon (droite du blason)

Armoiries de l'union de Guy XVI (gauche du blason) et
d'Anne de Montmorency (droite du blason)

dimanche 6 novembre 2011

La souplesse des rubans

  Sur les guirlandes se trouvent une grande variété de ruban, "..., ces modèles variés indiqueront en même temps quel grand rôle jouent les rubans et les noeuds autour du point d'attache, et de quelle ressource ils sont le plus souvent pour accompagner convenablement la forme amincie de la guirlande, pour meubler de légèretés ondulées des vides par trop nus que laisseraient les festons entre eux. En ce genre les plus beaux types existent presque à tous les âges, mais de préférence on bien d'étudier les époques de l'antique, de la renaissance italienne et du XVIIIe siècle français; c'est là principalement que l'on rencontrera les combinaisons et les souplesses les plus gracieuses comme mouvement, invention et groupement." Etude des ornements - J. Passepont, voici une petite illustration des modèles en plâtre et de quelques-unes de nos réalisations.

Relevé des rubans sur les plâtres

Nos compositions

samedi 17 septembre 2011

Les guirlandes

  Les chapiteaux sont terminés ainsi que les écoinçons des baies composés chacun de deux feuillages et d'un profil d'homme ou de femme.

 












  " Aux variétés nombreuses que l'antiquité employait journellement, les artistes de la Renaissanse italienne en ajoutèrent vite d'autres en modifiant simplement la manière de les présenter. Au lieu de disposer les éléments connus, feuilles, fleurs ou fruits en bandes ou en festons continus, ils disposèrent ces ornements par touffes, bouquets ou paquets isolés se répétant ou s'alternant le long d'étoffes, de cordes ou de tiges légères, droites ou en chaînettes. Ils obtinrent ainsi de charmantes compositions, fort répandues depuis eux, qui se prêtent à des applications et à des dispositions multiples. Ainsi la guirlande peut être (...), de fruits groupés en masses séparées dans le genre si brillamment cultivé par J. d'Udine et les Lucca della Robbia..." Etude des ornements - J. Passepont 


  Un gros travail a été réalisé sur les pilastres encadrant les baies, ce sont des guirlandes tombantes, une alternance de feuillages et d'attributs guerriers (casques, épées, armures...) ou d'attributs religieux (la couronne d'épines, la tenaille et le marteau, le coeur percé de la lance, l'échelle de la descente de la croix...).
  Les documents photographiques et les moulages étant lacunaires, nous avons dû combler les espaces en réemployant certains modules présent sur l'édifice ou en nous servant de modules récurrents dans ce style.


dimanche 14 août 2011

Le chantier avance

  Les frises sous la demi-coupole sont terminées (oves, grecques et raies de coeur)

  Deux chapiteaux sont réalisés, les deux autres sont en cours


samedi 16 juillet 2011

Le début de la sculpture

  Et maintenant la mise en sculpture
- 1ère étape : reprise de l'épannelage des réservations préparées par le tailleur de pierre
- 2ème étape : dessin des motifs en se basant sur les photos anciennes et sur les plâtres précédemment moulés
- 3ème étape : dégrossi et mise en place des volumes
- 4ème étape : finition des modelés et des découpes


  Et voici d'autres exemples des panneaux similaires

dimanche 3 juillet 2011

La partie du tailleur de pierre

  Les éléments à changer ont été relevés par le tailleur de pierre (appareillage et moulures) afin d'executer la taille des pierres en ateliers, dans un Tuffeau de même origine, grain et couleur que l'existants. Sur le site, les pierres remplacées sont déposées, celles conservant des détails lisibles sont conservées dans l'enceinte du chantier. Les pierres neuves taillées sont posées à l'identique et fichées au mortier de chaux. Un ravalement des parements et des moulures est exécuté pour ajuster les petits décalages et les raccords avec l'ancien.



lundi 27 juin 2011

Comment nous procédons


  Après un état des lieux de la sculpture pour établir les possibilités de conservation des éléments restant, seule la partie basse (le culot) offre une bonne lecture des décors et une relative bonne tenue de la pierre. En vue de conserver au mieux cet élément, nous procéderons donc à une consolidation chimique, ainsi qu'à un nettoyage par micro-abrasion et à de legers compléments pas ragréage au mortier de chaux. Le reste des pierres de l'édifice sera déposé et remplacé par de la pierre neuve de même origine sur laquelle nous réaliserons les restitutions de la sculpture.

  Pour retrouver les décors d'origine, nous nous basons sur des moulages conservés dans une salle du musée du château, issus de prédédentes campagnes de restauration (XIXème et début du XXème siècle). Ces informations en relief nous permettrons de copier et de saisir au mieux le style et l'esprit de la sculpture pour les éléments à restituer. Des dessins seront exécutés à même la pierre en utilisant les moulages, photos et documents anciens pour respecter au plus près les compositions d'origine.

mercredi 22 juin 2011

Visite de Prosper Mérimée

  "Du XVIème siècle date une charmante construction, dont la destination n'est pas bien connue,isolée maintenant entre des ruines du moyen-âge et une prison moderne qui n'est pas terminée.C'est une espèce de tourelle ou de tribune ronde, finissant en console avec un petit dôme au-dessus, et percée de fenêtres dont les chambranles sont malheureusement très détériorés. On ne peut sans l'avoir vue se faire une idée de la richesse de son ornementation. L'élégance des caractères de la Renaissance, on y reconnait, comme à Solesmes, l'influence des souvenirs gothiques. Si les formes, les ornements particuliers à ce style ont disparu, la fantaisie, la division des parties, la variété et le goût des petits détails, ses caractères à l'époque de sa décadence se trouvent ici, traduits pour ainsi dire dans une langue nouvelle qui ne sait point encore inventer de tournures qui lui soient propres"
Prosper Mérimée
Au sujet de l'absidiole renaissance du Château de Vitré, Notes d'un voyage dans l'Ouest de la France en 1836
Hachette, Paris, 1971

lundi 20 juin 2011

Première visite en juin 2010

  Les parements extérieurs de la tour côté ville, exposés aux pluies battantes, présentent des joints creux et quelques zones désorganisées. Les encorbellements en schiste bleuté du dernier niveau, remontant au XVIIIe siècle ont mal résisté aux intempéries et se sont en parti effrités. Le poinçonnement d'une console sur le linteau de la baie centrale du niveau inférieur en a
désorganisé son encadrement.
  Pour la façade sur cour, les dégradations concernent essentiellement l’absidiole. Si le culot
plein en tuffeau apparaît encore en assez bon état de conservation, les cinq pans de l’absidiole
et ses montants sont dangereusement rongés. L’ensemble de la sculpture est en mauvais état
sinon totalement disparu. La demie coupole lisse reconstruite en 1901 a subit des infiltrations.
  L’absence de protection des parties saillantes, ainsi que l’introduction des pierres de Tercé
lors des restaurations des années 1900 ont accéléré la dégradation du tuffeau.
En l’absence de gouttière, les parties basses des larges portes de l’étage et du rez-de-chaussée
sont altérées par le rejaillissement des eaux de pluie. Les menuiseries des fenêtres Ouest du
rez-de-chaussée et de l’étage subsistent à l'état de ruine. Les vitraux losangés en verre blanc
de l’absidiole, en mauvais état, ne sont plus étanches.


  Les couvertures demeurent dans un assez bon état général. La charpente la supportant, datant
du XXe siècle, ne présente pas de dommages majeurs. Elle repose sur deux poutres dont les
abouts saillants sont pourris au Sud. Le phénomène ne semble pas récent puisque ces abouts
ont été renforcés intérieurement lors de la reprise de la couverture par des corbeaux en bois.
Les poutres et de solives du plancher de l’étage apparaissent en grande partie attaquées par les
xylophages. Bon nombre d'abouts de poutres et de solives ont pourris dans les murs. Des
consoles en pierres ont anciennement été placées en renfort au Nord.

samedi 18 juin 2011

Restauration la chapelle de l'oratoire

  Le château de Vitré est une vaste forteresse bâtie à partir du XIIIe siècle sur un plan triangulaire. Construit en surplomb de la vallée de la Vilaine, son front Sud-Ouest est défendu par quatre tours : la tour Saint Laurent, la tour de l’Argenterie, la tour de l’Oratoire, et la tour Montafilan.
  Le présent projet de restauration concerne la tour de l’Oratoire. Celle-ci renferme à l'étage l'ancien oratoire seigneurial, dédié à Saint Michel, qui lui a donné son nom, et abrite aujourd’hui les collections du musée. La tour primitive fut édifiée à la fin du XIVe et au début du XVe sur un plan semi circulaire, comme nous le montre un plan attribué à Dehuz de 1738. Un escalier à vis au Nord-Est la reliait alors à un logis, aujourd’hui disparu par des galeries.
Guy XVI de Laval-Vitré, amiral de Bretagne, gouverneur et lieutenant général pour le roi en Bretagne, fait édifier sur la face sur cour dans les années 1530 une absidiole, précoce témoin du style Renaissance en Bretagne.
Son décor exceptionnel, se compose :
  • d’un culot à ressauts, orné d’une superposition de motifs à l’antique
  • d’un niveau d’allèges, orné de trois médaillons armoriés : au centre le blason de Guy XVI
    Laval-Montfort, à droite celui de sa première épouse Anne de Montmorency, à gauche celle de sa seconde épouse Antoinette de Daillon
  • d’une série de trois arcatures, dont l’arcature centrale est murée à l’extérieur formant une
    niche méplate, les angles sont garnis de pilastres ornés de grotesques et de chapiteaux
  • d'une demi coupole à écailles sommée d'un clocheton
  Délaissé à la fin du XVIIe siècle, le château se dégrade lentement. Gravement fissurée sur sa
face extérieure semi-circulaire, la partie de la tour côté ville est entièrement reconstruite après 1738, sur un plan rectangulaire. Un chemin de ronde en encorbellement est alors créé afin de mieux s’intégrer à l’ensemble du front Ouest. Au moment de la révolution le château sera
transformé en prison après la destruction du logis par un incendie en 1795. Un mur établi
entre la tour de l’Oratoire et le châtelet, vient isoler la partie Nord du château.
  Vers 1897 des travaux d'entretien sont réalisés sur l'absidiole par l’architecte Langlois qui
reprend les maçonneries de la coupole, de la niche méplate centrale et des allèges latérales. Il
supprime également l’épais badigeon qui la recouvrait. Ses sculptures sont à cette époque en
assez bon état de conservation.
  L’architecte Charles Laloy poursuit le chantier, entre 1899 et 1901, par de plus amples
travaux. Le mur pignon ainsi que l’absidiole sont alors entièrement déposés, puis remontés ;
la pointe du pignon étant couronnée d’une chevronnière en granite, modifiant assez
considérablement la silhouette initiale de la tour. La voûte nervurée de l’intrados de la
coupole de l'absidiole, ainsi que les vestiges de décors peints disparaissent au cours de cette
campagne. Laloy réalise une série de moulage des sculptures. Restée inachevée, cette intervention laisse les pierres neuves épannelées, la niche centrale non réalisée, la demicoupole sans écailles, et la chapelle dépourvue de plancher, portes et vitraux.
  En 1904 l’architecte Darcy reconstruit la galerie à arcade reliant en rez de chaussée la tour de l’Oratoire et la tour de l’Argenterie.

  Quelque temps plus tard, en 1921 l’architecte Marcel observe trois états de dégradation des parements de l’absidiole: le niveau du culot apparaît bien conservé, le niveau des cartouches à médaillon en assez bon état et le niveau supérieur un état médiocre ou mauvais. Il faudra attendre 1924, pour voir s'achever l'intervention sur niveau supérieur : les parties hautes des jambages refaites en pierre de Tercé, ainsi que les 3 arcs en plein cintre et les 4 ensembles de chapiteaux Renaissance. La niche méplate est reconstruite et les baies clôturées de vitraux losangés.
Comme l’avait fait l’architecte Laloy en 1899, l’architecte Cornon réalise en 1946 une seconde série de moulages de la sculpture.
  En 1970, l’architecte Boiret entreprend la restauration de la couverture et de la charpente de la tour avec pose d' ardoises des Lacs. La chevronnière néogothique en granit est alors
supprimée.